24 déc. 2012

[Interview] Naive New Beaters


Nous accueillant avec une chaleur humaine et une bonne humeur débordante dans leurs loges, les Naive New Beaters s'installent confortablement en nous proposant un Kit-Kat pour répondre à quelques questions en ce début de tournée et cette fin de mois de septembre. On y parle de leur second album, La Onda, de leur affiliation avec une célèbre marque de voitures, des avantages et désavantages à tourner avec ses copains, et des 2Be3.


YYF : Comment se passe votre tournée ? Des moments mémorables ?

David : On est au début de notre tournée, je crois que c’est notre troisième date. La tournée d’avant s’est super bien passée.
Martin : On a fait pas loin de 200 concerts.
David : On est tous contents, on n'a pas chopé de maladies graves, on ne s’est rien cassé… Ou si on s’est cassé, on s’est réparé. On a tourné pendant près de deux ans, et là BAM!, on repart.
Martin : Et demain on va à Nancy.
David : L’autre ville du fromage.

YYF : Une date que vous attendez plus qu’une autre ?

David : Le 16 octobre, La Cigale à Paris.
Martin : Il y a aura toute la famille, nos amis, c’est une ambiance spéciale. De toutes les salles, celle qui fout le plus les boules, c’est la Cigale.
David : Si tu leur ressors le même truc, ils vont tout de suite le voir. Si tu joues deux fois ou trois fois le même morceau à un concert, ils vont tout de suite remarquer.
Martin : Ce soir on peut se le permettre.

YYF : Vous allez jouer uniquement votre premier album ?
Martin : Nan que la première chanson ! 15 fois !

YYF : Il vous a fallu trois ans pour sortir votre second album. Qu’avez-vous fait pendant tout ce temps-là ?

Martin : Les deux premières années, on a tourné.
David : Ça justifie déjà deux ans d’absence.
Martin : Puis la troisième année, on a enregistré cet album, principalement à la maison, on a fait beaucoup beaucoup moins de concerts, voire quasiment pas et puis nous voilà.
David : Une fois de temps en temps on faisait un concert pour voir qu’on était bien rouillé et puis « Bon ben ouais, on arrête encore, on continue la pause ».


YYF : Pour aborder le premier album, pourquoi Snap a-t-elle fini sur la nouvelle édition de Wallace plutôt que sur La Onda ?

David : Ahh, bonne question…
Martin : C’est un morceau qui a été fait plus au moment de Wallace que pendant qu’on faisait les nouveaux morceaux.
Eurobélix : Oui en fait on est reparti de zéro quand on est revenu de la tournée donc on ne se voyait pas mettre de vieux morceaux dessus.
David : Même à l’enregistrement de Wallace, on hésitait à la mettre. Ensuite on l’a mise sur la réédition collector.
Martin : Snap c’est un morceau bonus, qui a été jeté de la première tracklist. C’est comme les albums de faces B de Jimi Hendrix : pourquoi ce sont des faces B ? Parce que les morceaux sont moins bons que ce qu’il sortait à l’époque.
David : Oh non Snap moi je l’aime bien!
Martin : Je l’aime bien aussi, mais disons que…
YYF : Ce sont les anciennes sessions d’enregistrement ?
Martin : Ouais voilà.
David : C’est un autre monde, laisse tomber. Il est pas dans le délire La Onda du tout. Il aurait jamais fait pote avec les titres de La Onda, il se serait fait mal voir. Ah, peut-être avec Basic Zone un peu.
Martin : Il est un peu chétif.
David : C'est con qu'il lui manquait quelques phalanges au pied.

YYF : Comment s’est fait le remix avec Oxmo Puccino qu'on retrouve également sur la version collector ? De l’idée à la réalisation ?


Eurobélix : On est fan d’Oxmo Puccino.
David : Eurobélix a pas mal milité pour faire le remix. Il était chaud.
Eurobélix : C’est vrai que moi j’adorais quand j’étais petit et comme on est sur le même label, le management a bien voulu que « le rêve devienne réalité » finalement !
David : Il était même venu chanté à une session radio sur Live Good avec nous. Il est cool.

YYF : Après Oxmo, avec qui aimeriez-vous faire un featuring, pour son talent, sa musique ?

David : Slash et Rod Stewart restent dans la ligne de mire. Et un featuring avec, je sais pas, une chanteuse cool.
Martin : Ou refaire un truc avec Oxmo Puccino, c’est toujours sympa.
Eurobélix : Que des featurings avec lui.
David : On voudrait pas trop qu’il soit jaloux, alors on va faire ça. Ou avec Dr Dre.
YYF : Il faut trouver des artistes plus talentueux que vous, ça va être difficile.
David : Ooh c’est gentil ! T’auras un Kit-Kat !

YYF : Pour aborder le nouvel album : David, as-tu appris à siffler spécialement pour le morceau La Onda ?

David : Non [rires] ! Je siffle toujours pas juste, c’est une catastrophe. Tu verras au concert. On essaye de faire en sorte que les gens sifflent à notre place, ça marche pas encore. Pour siffloter, il faudrait vraiment que le morceau soit bien connu comme ça le public siffle à notre place, et là on serait bien. Mais c’est pas évident de siffler en plus quand on a la bouche sèche.

YYF : 13 pistes, c’est beaucoup aujourd’hui pour un album. Vous avez dû faire la sélection parmi beaucoup de morceaux ?

David : Moi personnellement, j’en aurais bien mis encore plus, double couche.
Martin : Mais t’inquiètes pas, il va y avoir une réédition avec des morceaux bonus.
David : Yeaaah, avec 216 tracks. Moi je trouvais ça cool l’ambiance old school pop-t’as vu-pam, on balance tout ce qu’on a, sinon les gars vont pas être contents, ils vont raquer pour pas beaucoup de morceaux.
Martin : On a mis quelques titres de côté effectivement.

YYF : Y a-t-il eu beaucoup de déchet ?

Martin : On avait quand même 25 titres.
David : À la base il y en avait même plus, 35 titres je dirais.

YYF : Tous passés en mastering ?

David : Non justement, en studio il y en a deux qui sont allés jusqu’au mastering, mais qu’on a fini par écarter.
Martin : Et il y en a plein qui même à l’état de maquette sont pas dégueu.
David : Ils couraient comme ça, tous, bien, en sprint final, et pof!, il y en a deux qui tombent. Ah, ils étaient dèg. Et ensuite les gars ils leur ont dit : « Ouais, on vous foutra sur une réédition, ou sur une mixtape tiens ». Et il y en a un qui est sur la mixtape !

YYF : Votre remix de Gypsy and The Cat qui est sur cette mixtape, Tales From La Onda, sortira-t-il quelque part un jour ?


Martin : Ils ont pas aimé le remix en fait.
David : Mais ils nous ont dit qu’on pouvait le diffuser si on voulait. Et ben OK. « Ça fera comme si vous l’avez trouvé bien ». Moi je suis vraiment content de ce remix.

YYF : Sur Wallace, vous essayiez de rentrer le logo NNBS dans un garage ; sur La Onda vous posez dessus et alors qu’il flotte sur la mer. Où serez-vous sur le prochain album ?


David : Ahhh !  
Martin : Ben oui faudrait s’élever un petit peu là !
David : Ah ouais ? Dans l’espace, direct !?
Martin : Les airs… La mer ou un garage c’est quand même le niveau zéro quoi. Peut-être sous l’eau.
David : Quelque part où on n'était pas ! Tu captes la créativité ?! On fera ça dans la jungle.
YYF : … Ou dans une montgolfière ?
Martin : Ahh ! Une montgolfière c’est pas mal ! Dans la jungle on ferait les explorateurs qui retrouvent le logo en forêt.
David : On a beaucoup maté la série Lost sur l’ancienne tournée, on tenait à le dire.
Martin : C’est pour ça, tout ce qui est jungle, tout ça…
David : C’est vrai, ça a peut-être rajouté une petite tropicalité à l’album.

YYF : Est-ce qu’avec le titre de votre album vous faites de la promo pour une marque de voiture ?

David : C’est plutôt le pôle moto de Honda qu’on voulait mettre en avant ! C’est comme une Honda où un gars aurait piqué l’enseigne sur la voiture.
À Martin : T’as capté ? Tu piques le H sur la voiture…
Martin : Oui j’ai capté !
David : On devrait enlever les H de toutes les Honda en circulation [rires] ! Street marketing ! Guérilla marketing ! On va lancer ça :

« Si vraiment t’aimes bien les NNBS, enlève tous les H des Honda »

YYF : Envoie-les par colis à notre adresse.
David : [rires] Ah ouais. Un H enlevé, un album gratos. Ou un pins. Comment ça peut faire un concept quoi !

YYF : Quel est le plus grand avantage à tourner avec les copains ?

David : On peut bien se taper dessus. Ça permet d’être ensemble. De bien mater des séries aussi.
YYF : Lost ?
David : Lost ! Il y a une nouvelle série, mais je rentre pas dedans, donc du coup je me sépare des potes.
Martin à David : Ben là c’est la deuxième saison.
David : C’est la deuxième que j’ai loupée ouais. Quand tu loupes le coche…
Martin : C’est Game Of Thrones. Le premier épisode de la deuxième saison on l’a vu aujourd’hui, et effectivement, déjà nous on a eu du mal… Se remettre dedans c’est pas évident.
David : Dans la tournée tu réalises que tu dois être dans le moule sinon t’es largué. Là j’étais largué. Je suis pas dans le moule et il faut quand même un peu se mettre en condition ; en tournée, en bus, on regarde tous la même téloche ! Comme ça on regarde tous la même chose.
Martin à David : Nan mais je t’ai dit : ce soir tu regardes toute la première saison, tranquille…
David : Ouais.
Martin : … Et puis demain on ré-attaque tous ensemble le nouvel épisode.
David : Ouais, là je serai bien. Il faut que je le fasse une MAJ. Une Mise à Jour.
YYF : Tu fais pas le concert ce soir et rattrapes le temps perdu.
David : Il faut que je me réintègre à tout prix.

YYF : Quel est le plus grand désavantage à tourner avec les copains ?

Martin : Ben c’est qu’on est obligé de suivre et de rentrer le moule, sinon petit à petit l’exclusion s’abattra sur toi. [rires]
David : Je vais être obligé de me taper une nuit blanche pour avoir loupé 10 épisodes. En plus ils permettent pas qu’on pose des questions pendant qu’on regarde un épisode : « oh ben t’avais qu’à regarder 
Martin : Fallait rattraper. Au lieu de faire de la promo, de faire un disque, fallait rattraper.
David : Il y a un rythme télévisuel effréné.

YYF : Qu’est-ce qui vous différencie le plus de vos concurrents les 2Be3 ?

David : Oh le bâtard ! Déjà, il y en a pas un qui est mort. [rires]
Martin : On sait écrire nos prénoms correctement. [rires]
David : On a de la barbe. [rires]
Martin : Sinon, évidemment, c’est une scène qui nous touche.
David : Au niveau des beats ils faisaient vraiment des bonnes prods. Mais à mon avis tout était enregistré à l’ancienne, ambiance analogique et tutti quanti quoi.

YYF : Eurobelix, l’homme-machine, a-t-il un coeur ?

Eurobélix : Et ben heu… ça dépend. [rires]
David : Il en reste peut-être plus beaucoup…
Eurobélix : Mais, oui oui ! Sinon ça ne marche pas une machine.
David : Oh ben un ptit cœur artificiel là, ça tourne pas mal.
Eurobélix : Enfin ça marche, mais au bout d’un moment ça fatigue.
David : Il faut changer la pile au bout d’un moment.

YYF : Si vous n’étiez pas musiciens, qu’est-ce que vous aimeriez faire ?

David À chaque fois je dis pilote d’avion, mais en fait, non, j’aime pas du tout.
Eurobélix Je serai barman sur une plage.
David Moi je serai à côté du bar d’Eurobélix, je draguerais les meufs sur la plage. Et toi Martin tu joueras de la guitare ?
Martin : Non, j’aurai un camion à glaces. Et quand il y a du monde qui s’approcherait du bar, je vendrais des glaces.
David Ça ferait une belle animation. Un joli club.

YYF : Vous avez un talent en dehors de la musique ?

David : Moi je sais manier les gobelets super rapidement.
YYF : « Manier les gobelets » ?
David : Ouais ! Eurobelix sait porter des gros poissons. Martin, il jongle en faisant des solos de guitare. Et on se dit qu’on pourrait faire du fresh avec ça. Du fresh et du cash.

YYF : Vous pouvez m’écrire un rap qui rime avec Strasbourg ?

David : Tours.
Martin : Fais une phrase donc. [rires]
David : Strasbourg-Tours.
Martin : Wouah. C’est pour ça que travailler avec toi en terme de freestyle c’est enrichissant.
David : On sait rebondir. Dès qu’il dit un truc on fait « BAM! » tu vois.
Martin à David : Tu sais porter un tronc ? Non, bref…
David : Moi ? Porter un tronc je sais pas.
Martin : Deux ?
David : Deux non plus.
Martin : Deux troncs tu sais pas porter ?
David : Ben non, c’est beaucoup trop lourd !
Martin : Et genre si je te dis cinq… Tu portes cinq troncs ?
David : MAIS SI JE PEUX PAS EN PORTER DEUX, COMMENT J’EN PORTE CINQ ? Il est débile ! [rires]
Martin : Et tu sais porter six troncs ?
David : Mais je t’ai dit que si je peux pas en porter cinq je peux pas en porter six !!
Martin : Alors tu sais pas porter… citron ?
David : Non. [rire général - moment de réflexion pour David] Oh non les gars ! Ils se foutent tout le temps de ma gueule !
Martin : C’est la cinquantième fois qu’on lui fait !
David : Je suis tout rouge ! J’ai honte ! Oh vous êtes cons ! Je transpire partout !

YYF : Vos derniers coups de coeur musicaux ?

Martin : Moi j’ai envie de parler de Total Warr avec qui on va jouer tout à l’heure. Tout simplement.
David : Moi le truc que j’écoutais beaucoup c’était Asaf Avidan & The Mojos, le remix de Wankelmut sur une chanson qui s’appelle One Day.
Martin : Et Petite Meller, la chanson s’appelle NYC Time je crois.



YYF : Un artiste que vous voulez voir au moins une fois en concert ?

Martin : David Bowie.
David : J’aimerai bien voir un tribute de Queen. [rires] Ça manque d’ambition !
Martin : Oh la la. Ça il y en a dans tous les bals du monde, tu sais !
David : Et ben j’aimerai en voir un quand même !
Eurobelix : Moi j’aimerai que Liquid Joe se reforme.

YYF : Un dernier mot ?

Martin : La OOONNNda…
David : …Surprise !
Martin : La Onda surprise ?
David : Ouais !


Merci à Aurélie et aux Naive New Beaters d'avoir permis cette interview.
Merci à La Laiterie pour son accueil, Émilie pour ses questions brillantes.

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1 commentaire:

emilie a dit…

Ce fut un plaisir.